Les Belles Danses
Mai 2015, Château de Versailles, France
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Les sculptures fontaines pour le bosquet du Théâtre d’Eau du château de Versailles. Commande pérenne pour les jardins du château de Versailles.
Le bosquet du Théâtre d'Eau est ouvert tous les jours.
Les sculptures-fontaines fonctionnent tous les mardis, samedis et dimanches, de 10h à 18h, les 20 premières minutes de chaque heure.
Tous les samedis soirs de 20h35 à 22h45, en continu.
Pour la première fois depuis trois siècles, Versailles s’enrichit d’une création contemporaine installée de façon pérenne dans ses jardins. À l’issue d’un concours international, l’artiste Jean-Michel Othoniel et le paysagiste Louis Benech sont invités à redonner vie au bosquet du Théâtre d’Eau.
Un vaste chantier qui aura duré plus d’un an s’achèvera en septembre 2014 et offrira au public à partir du printemps 2015 l’enchantement de trois sculptures fontaines, évocation poétique et contemporaine du Roi-Soleil dansant sur des miroirs d’eau. Lieu de métamorphoses, le bosquet du Théâtre d’Eau a connu les fastes et les vicissitudes du temps. Théâtre de verdure créé par André Le Nôtre entre 1671 et 1674, il est remanié au début du XVIIIe siècle, puis détruit sous Louis XVI pour laisser place à un espace engazonné rebaptisé le bosquet du Rond Vert. Invitation à la promenade depuis le XIXe siècle jusqu’au coup de grâce que lui porte la grande tempête de décembre 1999, l’ancien bosquet servait récemment d’espace technique et logistique pour les événements qui se déroulent dans le jardin.
Le bosquet du Théâtre d’Eau vit aujourd’hui son ultime métamorphose. Respectueuses des codes énoncés par André Le Nôtre, les sculptures fontaines de Jean-Michel Othoniel offrent le souvenir des fastes anciens, des ors des statues et des danses du monarque devant la Cour. Ici, le visiteur a rendez-vous avec le Roi-Soleil. Les grands projets commencent souvent par une rencontre… Si Jean-Michel Othoniel et Louis Benech ne se connaissaient pas, ils avaient en partage l’amour du végétal. Le premier est intervenu à de multiples reprises dans les jardins : à Venise ou à Grenade, à Paris ou à Tokyo. Le second est célèbre pour les nombreux espaces paysagers qu’il a aménagés de par le monde. Pour le bosquet du Théâtre d’Eau, Benech souhaitait s’associer à un artiste contemporain dont l’oeuvre pourrait enrichir sa vision du jardin.
Pour Othoniel, la rencontre est aussi celle de nouveaux savoir-faire, comme celui des fontainiers et des hydrauliciens de Versailles, celle des perspectives historiques et des documents anciens qui ont nourri sa réflexion et l’ont entraîné sur des chemins inédits. Ensemble, ils ont souhaité un jardin joyeux et hédoniste, ouvert à tous les visiteurs et durant toute l’année, un lieu de contemplation où l’on se sente bien, où l’on vienne jouir de la musique de l’eau, d’un temps arrêté et du mouvement suspendu d’une danse baroque.
D’expositions en commandes publiques, le corps est le sujet récurrent du travail de Jean-Michel Othoniel. Un corps souvent absent, symboliquement évoqué par des mandorles ou les circonvolutions d’un noeud où l’on pourrait se lover. À Versailles, le corps que l’artiste a voulu sublimer est celui du Roi Louis XIV, omniprésent à travers la statuaire des jardins, triomphalement portraituré ou allégoriquement évoqué. De bibliothèques en salles des ventes, de Boston à Paris, Jean-Michel Othoniel s’est longuement documenté : il a tour à tour découvert l’analogie entre les parterres en broderie conçus par Le Nôtre et les ornements des habits du souverain ; le déplacement très codifié du Roi dans les jardins, très précisément détaillé dans le petit ouvrage écrit de sa main, Manière de montrer les jardins de Versailles ; et enfin, l’étonnante calligraphie du mouvement inventée par Raoul-Auger Feuillet en 1701 pour permettre au Roi de se souvenir des pas de danse de Cour.
Cet ouvrage a nourri les premières esquisses à l’aquarelle des trois sculptures fontaines : rigaudon et bourrée ont alors pris corps, traçant des arcs de cercles de perles dorées à la surface des miroirs d’eau. Évocation d’un mouvement joyeux et bondissant, Les Belles Danses répondent à l’objectif de l’artiste : « parler de Louis XIV de façon contemporaine ».